Au détour d’un carrefour, on se rencontre.

À chaque pas sa réussite, à chaque épreuve son histoire. Sur la route depuis dix ans, je regarde vers l’horizon le chemin de la vie comme si l’unique souvenir de ces rencontres, de ces lieux, de ces cultures avait sculpté ma peau à l’encre indélébile.

À six ans, j’embarque mes cinq peluches favorites dans le sac à dos prêt pour le grand voyage et le tour est joué. Maman, je pars ! Je passe la porte de chez moi au bout de la rue, l’appelle de l’inconnu. Je frissonne et je retourne à la maison.

Quelques années plus tard, le déploiement des premiers désirs subit l’adolescence et ces humeurs. Je suis fan de la chaîne télévisée ARTE, je visionne des reportages. Je me pose la question, pourquoi pas sillonner le monde pour apprendre une autre langue.

Oui, oui, mais vous comprenez que les amours de jeunesse, la fête et les amis prennent tout mon temps. Finalement, la dernière année de lycée arrive, l’émancipation approche. À deux doigts de quitter enfin le nid parental, l’échec du baccalauréat et me voilà encore sur les bancs de l’école.

Apparemment, le cœur résonne profondément et n’écoute pas les sarcasmes autour de lui. Alors, j’embarque un sac à dos et la décision est imminente, Londres sera la première destination. Peu importe, le baccalauréat suivra mon déménagement. Je pars conquérir l’Angleterre, premier emploi fille au pair, check ! Welcome, do you speak english? Not at all ! Je ne comprends pas plus loin que where is the bathroom ? Une nouvelle famille, une nouvelle culture et une nouvelle maison, bonjour ! Je suis heureuse d’être arrivée, malgré cela, je m’effondre. Je suis perdue, venez me chercher, j’ai la migraine.

Après 1 an d’apprentissage, je termine la boucle avec le diplôme en poche ! Je suis prête pour la suite des aventures.

“ L’ouverture sur nos différences, nous unit dans l’adversité.” A tous mes amis rencontrés là-bas qui m’ont partagé leurs forces.”

L’Angleterre et la découverte m’ont guidé vers des études de langues. Pourquoi ? Je réfléchis sur les désirs ; le voyage, la culture des peuples, l’appel de la découverte et de la liberté. Dans une autre vie, j’étais une exploratrice où peut-être une pirate que sais-je. Alors, c’est parti, je m’inscris à la faculté de langues. Euh, attends, je suis bilingue, mais la deuxième langue, je ne sais pas. Le chinois est proposé, je suis curieuse d’approfondir cette civilisation. Bien sûr, je résonne en vibration (ne vous inquiétez pas, c’est normal.). En conclusion, j’accepte le chinois pour la beauté de leurs cultures et le berceau de la civilisation.

J’atterris à la faculté de la Rochelle, cultures et civilisations Asie Pacifique me voilà. Quelle langue ajouter en troisième position? J’ai choisi l’indonésien, j’aspire à mettre le pied sur ses îles.

Après 3 années de fêtes et de durs labeurs, je postule pour un semestre en Indonésie. Malheureusement, ce n’est pas ma matière principale. Par conséquent, je ne suis pas prioritaire. Tout compte fait, la deuxième destination se présente, le Pays-Bas en échange Erasmus. Leyde est la ville natale de Rembrandt, Descartes a foulé les couloirs de cette université de renom. Une nouvelle aventure inspirante. Or, je suis sans logement et impossible de suivre les cours de chinois à l’université. J’ai vécu deux semaines et malgré cet échec, je suis de retour à la Rochelle.

D’accord, je continue les études, le savoir me séduit. Finalement, c’est la réussite, je suis sur la route à destination de Xi’an à l’extrémité de la route de la soie en Chine. La capitale de la Chine sous les dynasties Qin, Han, Tang. Je vais vivre six mois à l’intérieur du pays. Là, où le mausolée de l’empereur Qin fut découvert en 1974 enterrées avec son armée, 6 000 guerriers et chevaux en terre cuite de grandeur nature. Incroyable, cela en dit long sur la richesse de cette civilisation. Pour tout vous dire, c’était la stupéfaction la plus impressionnante de ma vie.

“Le savoir ancestral de nos aïeux développe l’évolution humaine sous toutes ses formes”.

Le retour au pays et la fin de la licence approchaient, il me restait un stage à obtenir. Des acquis en anglais et en chinois, une licence validée, je vais m’engager en tant que professeur de français. Les Philippines est la prochaine destination pendant quelques mois. Je suis hébergée chez les parents d’une élève. La générosité et l’abondance de liens ont effacé tous les codes. Manille est la capitale de plus de 7 500 archipels au cœur de l’océan Pacifique. Un pays rempli de couleurs. L’Espagne et les Etats-Unis ont eu une grande influence sur la culture philippine, si vous vous baladez dans ces ruelles, vous ne pouvez pas manquer “les jeepneys”, le moyen de transport en commun populaire. C’est à l’origine des jeeps abandonnées par l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale.

“La source de notre ère se répare dans l’unité et la solidarité entre les êtres. C’est à ce moment précis que le regard dépasse la vision. L’âme rayonne et jaillit de son être.”

Je ne vais pas m’arrêter sur une si belle lancée, après avoir parcouru, les traces d’un passé millénaire en Chine, l’osmose de l’occident et de l’orient aux Philippines. Le sac à dos remonte ses bretelles, cette fois-ci allons gratter la terre aborigène et vivre au plus près de la nature. Je pose le talon à Sydney, une ville immense et spacieuse. Ensoleillé et moderne, mais allons trouver notre toit à 4 roues. Action et réaction, nous trouvons notre bijou, nous voilà partis sur les routes de l’Outback australien. Les cheveux au vent, l’appel de la liberté entre les doigts. L’espace et le temps ont été rangés en France. Nous dormons sous les arbres, nous admirons la pleine lune allongée dans le sable. Nous nous réveillons au bord d’un canyon. Comme des journalistes animaliers, nous partons observer la faune et la flore toute la journée. Haaaaa la liberté d’exister et de se connecter aux saveurs de notre propre nature, se laver dans les rivières, manger autour d’un feu de bois et rencontrer notre communauté de saltimbanques. Seulement, vivre d’amour et d‘air pure, c’est un luxe. Nous devons acheter des réserves pour se nourrir et continuer la route.

La richesse de travailler la terre avec ses mains, dans des fermes biologiques, de devenir aide-soigneur animalier. Toutes ses expériences afin de comprendre la nécessité d’honorer notre terre et célébrer la nature autour de nous.

 

“Les prises de conscience d’une vie simple touche l’être dans sa splendeur et son diamant brut.”

 

La suite au prochain épisode…

Le Marin

Le large abrupt de son ombre,

Le voilier quitte le port.

Le bleu d’une immensité ronde

Brunis les au revoir tard le soir.

À deux sur la glace,

Le marin reconnaît le naufrage.

La pendule remonte à la surface.

Et le lendemain, emporte la peine de l’âge.

Sur la rive, il s’habille.

Il jouit du venin sucré.

Du lys qui scintille et pétille

Lui, il se maquille d’une lueur dorée

Bientôt, il retourne au port.

Le souvenir d’une esquisse

Il regarde ses yeux d’or.

Et s’endort dans l’abysse.


Hommage à mes amis rencontrés au détour d’un carrefour et aux voyageurs sur les routes.

Namaste les Yogis !